Queer, panafricain et indispensable : Q-zine est dans la place !

Publié en Catégorie: TRANS & QUEER LIBERATIONS

QUEER, PANAFRICAIN ET INDISPENSABLE, Q-ZINE EST DANS LA PLACE !

Panafricaniste, bilingue français-anglais, Q-zine est une publication d’une grande richesse qui se construit essentiellement de manière participative, par des appels à contribution. On y trouve des essais, des poèmes, des témoignages, de la fiction, des photos de mode, et plus encore. Dans son désir de donner de la visibilité à la diversité, la créativité, la complexité, la pluralité chez les LGBTI et Queers africains, Q-zine s’attaque à de multiples questions avec des angles originaux : les étiquettes dans le milieu LGBTI, la spiritualité, la mode, etc. De Oakland où elle vit en partie, Mariam Armisen, activiste et fondatrice du Réseau des jeunes LGBTI d’Afrique de l’ouest à l’origine du projet, nous en dit plus sur la création, l'organisation, les sujets, etc.

M.L. - Cases Rebelles : Peux-tu te présenter, présenter le réseau QAYN et Q-zine?

Mariam Armisen : Moi c’est Mariam Armisen, je suis d’origine Burkinabée, je vis entre le Burkina et la Californie depuis un certain temps, et je suis la fondatrice du Queer African Youth Networking Center, c’est le Réseau des jeunes LGBTI d’Afrique de l’Ouest qui a été formé en 2010, en juillet 2010. Donc ça fait notre troisième année ce mois-ci.
QAYN1 a commencé en fait par une réflexion et aussi par des observations de ce qui se passait en Afrique de l'Ouest en ce qui concerne les pratiques LGBTI et queer... Qui sont les acteurs et quels sont les sujets dont on parle le plus. Pour moi en tant que femme, ça me frustrait un peu que depuis un certain temps ce soit la question du VIH/SIDA qui vienne ; chaque fois qu’on parle de la question LGBTI en Afrique de l’Ouest c’est la question du VIH/SIDA qui est en avant. Et aussi bien sûr quand on parle de la population qui a le VIH/SIDA on parle des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les HSH, et les travailleurs du sexe, mais on ne parle de toute la communauté en tant que telle, que ce soit les femmes et les personnes qui s’identifient en tant que trans. Donc ça venait de là surtout quand on parle de la question des femmes, des lesbiennes et des bisexuelles, y a vraiment un vide, un vide total, et généralement les activistes se contentent simplement de dire « oh mais parce qu’elles sont invisibles, elles sont difficiles à trouver ou c'est difficile de travailler avec elles, et on connait pas vraiment leur situation, blablabla… ». Moi ça m’a frustrée et c’est-ce qui m’a amenée à créer QAYN.

 QAYN a commencé en tant que réseau en ligne, parce que l’Afrique de l’Ouest  c’est quand même assez grand et on voulait aussi éviter de s’impliquer et de limiter nos actions simplement à un seul pays. Donc ça a commencé comme ça, en tant que réseau. L’ambition c’était vraiment de rassembler des informations en ligne pour pouvoir permettre aux gens, aux jeunes surtout, que ce soient des jeunes femmes, des jeunes gays, de retrouver des informations qui sont pertinentes et sont surtout vraies sur la thématique LGBTI ; et puis d’avoir un forum où des gens pouvaient aller se connecter et parler à d’autres personnes qui partagent leur identité sexuelle. Donc voilà un peu comment le projet a commencé mais bien sûr ça s’est très vite transformé en un projet un peu plus concret, en travaillant sur le terrain parce que les besoins étaient vraiment énormes.

Et un an après on était à Accra justement en train de travailler avec des lesbiennes du Ghana, pendant une pause en fait ma collègue Caroline et moi on parlait du manque de représentation des personnes LGBTI dans l’écrit, que ce soit les journaux, les magazines, mais de façon plus positive. Parce qu'on entend toujours parler que des persécutions, on entend parler des violences ; bien sûr ça fait partie de nos réalités, mais nous on veut aussi voir la politique culturelle, parler des artistes, parler des écrivains, tout ce qui se fait, de la mode, qui sont créés par les personnes LGBTI. Que ce soit en Afrique ou dans la diaspora. Donc l’idée nous est venue comme ça de créer le magazine. Et on voulait qu’il soit également panafricain bien sûr, et de langues français-anglais. Donc voilà, c’est comme ça qu’est né Q-zine. Le premier numéro je pense a été en ligne en septembre 2011, et depuis on fait de notre mieux pour avoir 3, 4 numéros par an. On est une équipe de bénévoles. QAYN pareil, donc nous travaillons avec des activistes à travers l'Afrique et dans la diaspora. Et avec Q-zine je pense que nous sommes 7 ; l'équipe est en Afrique du Sud, Botswana, Kenya en Afrique de l'Est, Goma2 , en ce moment on a une amie qui est là-bas, Cameroun, Burkina et Nigeria, dans la diaspora, et au Sénégal aussi il y a quelqu'un. Aux États-Unis on a deux personnes. Et à Bruxelles nous avons une bénévole.

Au moment de la création de QAYN, où étais-tu et qui y avait-il à la base ?

 M. A. : J'étais seule au départ et j'étais à ce moment en Californie ; je cherchais également à repartir en Afrique, je voulais faire du bénévolat avec une association dirigée soit par des lesbiennes ou alors par des jeunes LGBTI. Et je n'arrivais pas vraiment à trouver une association, surtout de lesbiennes, qui soient visibles, qui aient une présence en ligne. Voilà aussi un peu comment j'ai démarré.  Mais je n'aime pas travailler seule ; j'ai formé le réseau et très très vite j'ai commencé à contacter des gens que je connaissais et aussi à utiliser Facebook pour rentrer en contact avec les gens qui étaient déjà sur Facebook pour leur parler du réseau et pour me mettre en contact avec d'autres personnes en Afrique de l'Ouest qui seraient intéressées pour le rejoindre. Donc en fait très vite comme ça j'ai contacté des gens, que ce soit dans la diaspora ou sur le continent, pour être dans le conseil d'administration et puis vraiment aussi pour militer et me soutenir dans la formation de l'organisation. C'est comme ça que j'ai contacté Charles Gueboguo, qui est d'origine Camerounaise mais qui à ce moment vivait aux États-Unis, et puis il y avait Dorothy Aken'Ova qui est au Nigeria, Tata Traoré qui est d'origine malienne-sénégalaise qui est à New-York. Y avait Aïsha du Niger. Je pense que c'était ça, l'équipe. Ils m'ont vraiment conseillée, ils m'ont soutenue pour constituer le réseau.

Le désir de faire un projet bilingue pour Q-zine vient de toi, par rapport à ton parcours, ou alors vous étiez tou-te-s sur cette idée là d'emblée?

M. A. : Ça vient de l'idée qu'en Afrique quand on parle de la question LGBTI les anglophones sont très très en avant. Toutes les documentations, tous les rapports, tout se passe en fait en anglais. À ce moment quand on créait Q-zine il y avait Behind The Mask3 , qui était un journal sud-africain par des LGBTI sur la situation LGBTI sur le continent et donc les anglophones avaient au moins  des plateformes pour s'exprimer ; mais quand on regardait les francophones il n'y avait rien. Et aussi dans le réseau QAYN on a des membres par exemple originaires de Sierra Leone, du Cameroun donc on est aussi bilingues. On voulait  que ça se reflète dans le magazine et pour nous c'était important que toutes nos histoires, tout ce qu'on publie en anglais soit traduit en français. Et puis, on voulait aussi motiver les francophones à  participer à la création de documents, à vraiment parler de ce qui se passe en Afrique francophone sur la thématique LGBTI.

Est-ce que tu peux nous dire comment se passe la création d'un numéro Q-Zine? Et est-ce que la façon de le faire et de le diffuser a évolué également?

M. A. : On a été très très surpris·es, moi la première, du temps que cela prend pour produire un magazine même si on n'est qu'un magazine digital. Ça prend énormément de temps. Le fait aussi que l'on tient absolument à ce qu'il soit bilingue, la traduction prend vraiment, vraiment beaucoup de temps.

Les deux premiers numéros, nous avons choisi - quand je dis nous c'est  John Mc Alister le rédacteur en chef et moi -  on a choisi les deux thèmes pour l'appel à contributions. Mais au troisième numéro c'est un jeune homme d'Afrique du Sud qui nous a contacté avec un thème. Comme ça on s'est dit que ce serait bien d'avoir des invité-e-s rédacteurs en chef pour vraiment amener une autre voix et un autre intérêt dans le magazine, puis aussi pour agrandir notre lectorat. Ça commence par soit identifier, soit être approchés par un contributeur ou une contributrice avec un thème. On travaille avec la personne pour développer l'appel à contributions. Et puis après ça on lance l'appel. Généralement l'appel peut aller entre un à deux mois. Ça dépend des thèmes aussi. Ça dépend des contributions qu'on reçoit étant donné qu'on est vraiment bénévoles et qu'on ne paye pas de contributions. Ça fait qu'il faut vraiment travailler à motiver les gens à soumettre, travailler à contacter nos propres réseaux. Ça, ça dure peut-être un mois et demi, généralement 2 mois. Et à la fin quand l'appel est fermé nous travaillons avec ces rédacteurs en chef pour  tout ce qui est corrections. John s'occupe du côté anglais et moi je m’occupe des contributions en français et puis après ça... On travaille virtuellement hein, John et moi, par exemple, ça va faire 2 ans qu'on travaille ensemble on s'est jamais rencontrés. Et donc on a des réunions sur Skype pour décider des articles, des contributions qui devront paraitre dans le numéro. Après ça on envoie les contributions à traduire soit aux francophones, soit aux anglophones. Ça prend énormément de temps. Comme je disais chacun travaille en fonction de ces temps libres et de ses priorités. Ça peut prendre, si on a de la chance, entre 1 mois et 1 mois et demi. Une fois que toutes les contributions sont traduites, on donne tout au graphic designer qui est aussi basé au Botswana. Lui et John sont les deux personnes sur le projet qui habitent la même ville ; ils travaillent ensemble pour faire le design du magazine. Ça peut prendre quand même un mois ; ça dépend aussi si  Kago travaille sur des projets qui sont payants, parce qu'il est enseignant aussi, il jongle avec beaucoup de projets, donc on fait avec son temps libre en fait. Moi je viens quand ils ont des brouillons et puis je regarde, je fais des commentaires, j'envoie des photos, ainsi de suite. On fait beaucoup de va-et-vient jusqu'à ce que tout le monde soit satisfait du numéro et du design. Après ça John se charge de le mettre en ligne. Généralement c'est sur issuu.com et puis voilà on fait la promotion.

En tout et pour tout, ça prend plus de 4 mois parfois, comme ce dernier numéro qui nous a pris énormément de temps. Ça n'a pas vraiment changé radicalement je dirai depuis le début ; on a toujours eu le même processus. Ce qui évolue un peu c'est l’intérêt des bénévoles qui nous contactent, qui veulent s'associer au projet. On commence à avoir un peu plus de monde qui travaille avec  nous sur le projet, ce qui est vraiment super, ça allège un peu le travail de tout le monde.

Depuis combien de temps le site existe-t-il et qu'apporte t-il par rapport à Q-zine?

M. A. : On a créé un site pour le magazine je pense que c'était l'année dernière au mois de mai ou juin. J'ai créé ce site là parce que déjà moi quand j'étais au Burkina j'étais tellement frustrée parce que je n'arrivais pas du tout à télécharger les numéros, même pour faire les corrections. Le débit est tellement faible dans la majorité des pays africains que  nos lecteurs nous ont demandé, comme ils ne pouvaient pas vraiment accéder au format digital, ils nous ont demandé si on ne pouvait pas trouver un autre moyen. Ce que l'on faisait avant c'était de mettre sur le site de QAYN une copie PDF comme ça les gens pouvaient le télécharger. Mais même ça parfois c'était impossible. Quand  moi j'étais à Ouaga c'était vraiment impossible. Donc l'idée est venue comme ça de créer un site où en fait on pose les mêmes contenus que dans le magazine, parfois avec un peu plus d'articles de temps en temps. Mais c'est vraiment pour faciliter les lecteurs en Afrique et de plus en plus sont en ligne avec leurs téléphones. Donc le site est dynamique, ça permet aux gens de le consulter sur les téléphones et ça nécessite un peu moins de débit que le format digital. C'est pour ça que nous avons créé le site internet.

Il y a dans Q-zine un rapport au témoignage et une pluralité des vues qui sont assez fascinants à chaque fois...

M. A. : Ça reflète les vues de nos lecteurs et lectrices. C'est aussi le talent de John, en tant que rédacteur en chef, de pouvoir choisir les contributions qui sont pertinentes et qui doivent être inclues dans le numéro. Mais il y a aussi le fait que nous voulons nous adresser vraiment à la communauté elle-même. C'est vrai qu'il y a des écrits sur la thématique LGBTI mais c'est généralement soit par les activistes et donc c'est dans le plaidoyer, c'est des rapports  et donc ça peut être assez lourd ; ou alors c'est par des académiques qui  parlent... je ne sais pas ce n'est pas la même audience, c'est pas la même façon d'aborder les sujets. Pour nous c'est aussi le fait d'avoir des personnes qui sont prêtes à nous faire confiance et à nous envoyer des choses qui sont si intimes. C'est vraiment une chance, une opportunité.

C'est pour cela aussi que faire le numéro c'est assez stressant parce qu'on veut vraiment leur rendre hommage et honorer leur confiance en nous. Pour moi c'est ce qui fait la diversité et l'intérêt du magazine aussi. Parce qu'on peut avoir un article qui est très académique ou alors qui est écrit par un écrivain professionnel, et d'un autre côté on a une contribution d'une personne peut-être c'est la première fois qu'elle se met à écrire. On veut montrer tout. On ne veut pas seulement s’adresser aux professionnel·le·s, les gens qui sont habitués à publier. Ce n'est pas notre intérêt.

Oui, justement il y a comme ça plein de formes différentes et on a vraiment l'impression qu'il  n'y a pas de voix plus autorisées que les autres, de hiérarchies...

M. A. : Exactement! Je pense que tu devrais avoir un entretien avec John!... Comme je parlais de diversité, je pense que les témoignages sont autant importants les uns que les autres ; y a pas de hiérarchie comme tu le disais. On donne la place vraiment à tout le monde qui veut contribuer. Notre seule exigence c'est la qualité qu'on recherche. C'est vrai que dès le départ on fait en sorte qu'il y ait au moins un poème, qu'il y ait au moins un essai ou une histoire courte. On essaie d'avoir une contribution sur la mode ou alors des photos. Pour le moment c'est vraiment incroyable parce que comme je disais quand on lance l'appel on ne sait pas qui va répondre et on ne sait pas ce qu'on va recevoir. Quasiment en septembre ça va faire notre deuxième année, pour le moment honnêtement ça va, les gens sont vraiment très intéressés et contribuent. Je pense que ça se reflète dans le magazine parce qu'il y a avait un vide ; on ne savait pas en fait à quel point les gens pensaient la même chose. Pour moi et c'est comme avec QAYN, c'est venu d'un angle personnel et de savoir que ça résonne comme ça avec tant de monde et partout, c'est incroyable.

Et il y avait ce vide-là d'avoir quelque chose comme ça qui ne parle pas des personnes LGBTI dans... qui ne parle pas uniquement de persécutions, de violations. Quand on lit les articles il y a des choses qui sont parfois très très fortes - j'imagine que tu pourras me le dire - mais c'est présenté d'une autre façon. C'est présenté à travers la voix des personnes qui ont vécu ces expériences, ça c'était très très important pour nous.  Qu'on donne la voix aux personnes elles-mêmes, qu'on écrive pas sur nous. Comme si, je sais pas, on était... y a tellement de portraits de personnes LGBTI en Afrique. Donner cette voix-là, cette opportunité aux personnes elles-mêmes de parler c'était important.

A propos de ça, deux choses qui se rejoignent un petit peu : est-ce que l'idée qu'il y ait de la mode faisait partie de l'idée du magazine dès le départ? Et puis je trouve Q-zine toujours très beau, c'est agréable de lire aussi pour ça. Qu'est-ce que tu peux dire sur ces deux aspects-là?

M. A. : Merci ! La mode ça c'est un petit côté égoïste de ma part parce que je viens de ce monde-là, et avant de former QYAN j'ai travaillé dans la mode pendant 10 ans! Et quand on regarde, à tous les niveaux, que ce soit la mode, la coiffure, les créations, il y a tellement de personnes LGBTI et en Afrique c'est pas différent. Non, c'est comme partout. Et on voulait vraiment donner cette place-là aux membres de la communauté pour qu'ils/elles puissent vraiment montrer, parler de leur travail en rapport avec leur orientation sexuelle, ce qu'ils n'arrivent pas à faire surtout dans les médias, parce que les gens sont très très discrets, les gens ne parlent pas de leur orientation sexuelle pour les raisons qu'on connait. Donc il n'y a pas cette place-là vraiment où ils peuvent vraiment s'exprimer librement sur ce côté-là de leur vie et l'influence que cela a ou peut avoir sur leurs créations. Donc ça c'était vraiment important.

En parlant du design en fait je trouve personnellement qu'il peut encore être mieux fait. Mais si on est encore limités, c'est parce que on essaie de faire le plan et que chaque article doit être traduit en anglais et que on veut qu'ils soient côte à côte, du coup ça rend le design  très difficile d'après les graphic designer. Mais moi je ne suis pas graphic designer. Ce qui fait que parfois ça donne les cheveux blancs quand il faut faire le design. Mais il faut vraiment que le contenu et aussi la présentation soient à la hauteur. C'est pas parce qu'on est une équipe de bénévoles et qu'on travaille sans financements qu'on doit produire quelque chose qui n'est pas à la hauteur. Moi aussi je suis assez perfectionniste, j'ai un sens, j'ai des idées en tout ce qui concerne le design donc ça fait que c'est pas du tout facile de travailler avec moi.

En tous cas, que les gens soient contents du design ça fait plaisir à savoir. C'est énormément de travail.

Dans Q-zine il y a aussi une place pour la spiritualité, est-ce que tu peux en parler?

M. A. : Je sais pas si c'était fait exprès mais ça c'est fait comme ça parce que même si les religieux et les leaders traditionnels sont les premiers à condamner l'homosexualité, on est des africain·e·s, on est des humain·e·s et y a beaucoup de gens parmi nous qui sont très très religieux, qui tiennent autant à leur orientation sexuelle qu'à cette identité-là aussi. Et il est important de faire de la place pour cette voix-là aussi. Et puis parce qu'il y a aussi beaucoup de discussions même entre nous. Les gens qui ne sont pas croyants questionnent ceux qui le sont : «Comment est-ce que tu peux être gay et puis  aller à l'église tous les dimanches après tout ce que l'église dit sur l'homosexualité en Afrique ? » Ou alors : « Comment-est ce qu'on peut être musulman quand... » Moi je suis musulmane... Bref il y a cette discussion interne et c'est important aussi que cela ressorte à travers les contributions du  magazine. Je pense que l'on fera certainement l'année prochaine un numéro spécial sur la spiritualité et puis la relation des personnes LGBTI, comment elles arrivent à réconcilier leur spiritualité, leur religion avec leur orientation sexuelle. Donc je serai vraiment intéressée de voir comment ce numéro va se présenter.

Avec notamment le dernier numéro, on sent qu'il y a vraiment une volonté de secouer les étiquettes, d'aller chercher dans la marge de la marge, de s'attaquer à tout ce qui peut enfermer dans les définitions...

M. A. : Ce numéro «Les autres» sur la discrimination au sein des communautés LGBTI elles-mêmes, le thème nous a été proposé par un lecteur au Kenya. Pour lui c'était important que l'on parle de ce thème-là. En effet, on essaye de questionner autant la communauté elle-même et la mettre en face de ses contradictions parfois que la société en général. Les thèmes peuvent être sérieux comme ça peut être frivole. On essaie de faire une balance entre un thème sérieux quelque chose qui peut être assez lourd avec quelque chose de plus léger. Mais même quand on fait ça on essaie de le faire d'une façon assez critique. Par exemple sur le numéro 8 qui sera sur la mode, on appelle nos contributeurs à questionner leur rapport avec la mode et comment aussi la globalisation affecte la mode en général en Afrique. Mais aussi la globalisation du mouvement LGBTI comment est-ce que ça affecte la façon de nous habiller, de nous coiffer. Et comment est-ce que ceci contribue au discours comme quoi l'homosexualité n'est pas africaine. On essaye d'aborder la question de la mode et les styles sous un angle vraiment critique. Moi je suis assez critique même du mouvement  et parfois j'aimerai aussi que les thèmes reflètent ça, qu'on ne soit pas renfermé-e-s sur nous-mêmes, que aussi on ait cette capacité là de s'autocritiquer. Et puis de permettre à d'autres de nous critiquer mais de façon assez constructive. J’espère que nos thèmes continueront à bousculer un peu les mentalités et à amener des conversations assez critiques.

Est-ce que tu penses que les points de vue féministes ont une place satisfaisante dans Q-Zine?

M. A. : Pour le moment ça n'est pas où j'aurai pensé que ça serait. C'est assez difficile en fait d'avoir des contributions qui viennent généralement même des femmes, et je sais pas pourquoi... Et aussi des francophones. C'est deux des difficultés qu'on a. On ne sait pas comment amener les gens à s'engager un peu plus mais je trouve que parfois... Ce numéro par exemple ça m'a dérangé. Ça m'a dérangé parce que je pense qu'il y a peut-être 4 contributions de femmes sur 15 ; moi vraiment ça me pose un problème. Mais encore une fois étant donné qu'on sollicite des contributions des bénévoles, on ne peut travailler qu'avec ce qu'on a. Mais j'aimerais vraiment voir un peu plus de contributions de femmes en général, mais aussi une voix féministe assez forte dans le magazine. Parce que je sais qu'il y a un mouvement féministe Queer qui a bien commencé surtout en Afrique de l'Est, et elles sont bien ancrées. J'aimerai vraiment travailler et puis montrer ce qu'elles sont en train de faire, et ce qu'elles sont, comment est-ce qu'elles vivent les choses. Mais pour le moment c'est assez difficile. J’espère que dans l'avenir on aura plus de voix féminines dans le magazine.

D'ailleurs est-ce que tu sais si beaucoup de femmes et de féministes lisent Q-Zine? Et est-ce que beaucoup de francophones vous lisent ou vous avez majoritairement des lecteurs anglophones?

M. A. : Je sais que des féministes lisent, je sais que celles qui lisent ont des blogs donc elles écrivent ; donc ce n'est pas qu'elles n'écrivent pas. Je trouve même qu'elles écrivent plus que les hommes en tous cas dans le mouvement. C'est ce qui est intéressant, et je me dis qu'il y a certainement quelque chose qu'on ne fait pas correctement pour vraiment s'adresser à cette frange de la population. Je ne sais pas ce que c'est mais c'est une conversation que nous avons et que je lance à mes collègues activistes toujours en leur demandant. Ça peut aussi être la réalité en tant femme en Afrique, on jongle avec tellement de choses qu'il y a des personnes qui disent « Ok je vais contribuer, je vais contribuer » mais après ça ne vient pas. Je me demande toujours et je demande toujours à mes collègues pourquoi elles ne contribuent pas.

Pour ce qui est des francophones c'est assez intéressant parce que quand même l'Afrique de l'Ouest c'est l'une des parties du continent où l'on a eu tellement d'écrivains. Je ne sais pas pourquoi non plus. C'est certainement lié au fait de l'avancée du mouvement en Afrique francophone, que ce soit en Afrique centrale ou en Afrique de l'Ouest ; les gens étaient moins en ligne, ils commencent à l'être de plus en plus. Je ne pense pas qu'ils utilisaient internet de la façon dont les anglophones le faisaient. Maintenant il y a beaucoup de  francophones qui commencent à avoir des blogs, qui commencent à parler de leurs histoires.

Pour nous ça vient aussi du fait que les gens ont peur. Je ne savais pas  à quel point les gens pouvaient être vulnérables. Je pense que ça vient du fait que personne ne veut être rejeté. Donc les gens ont vraiment peur de soumettre quelque chose et que ça ne soit pas publié. Et j'ai des expériences où quand les personnes soumettent des contributions tu reçois constamment des e-mails: « Est-ce que ça va? Quand est-ce que ça va sortir? Comment l'article va être sorti? ». On sent cette anxiété, les gens sont anxieux. Je suis sûre que c'est l'une des raisons pour lesquelles on a peu de contributions venant des francophones. Peut-être que nous ne sommes pas trop à l'aise pour contribuer. Même par exemple je prends le cas de l'Afrique de l'Ouest, je pense qu'à chaque numéro nous avons des contributions qui viennent du Nigeria par exemple. Et francophone généralement c'est du Burkina ; ça c'est parce que je suis dans le milieu, je pousse les gens à vraiment soumettre quelque chose. Et puis parfois c'est plus facile pour les gens quand on leur pose des questions. Tu as pu le remarquer je pense, que dans quasiment tous les numéros j'ai un article où j'interviewe quelqu'un. Ça c'est pour amener d'autres personnes qui n'ont pas contribué au magazine à contribuer, ne serait-ce que sous forme d'entretien.

Une des préoccupations de Cases Rebelles dès le départ était de récupérer la complexité et la diversité  des histoires sexuelles des peuples noirs. Est-ce que vous avez l'impression dans Q-zine de découvrir des choses sur l'histoire des sexualités et est-ce que vous prévoyez de faire un numéro là-dessus?

M. A. : Pour le dernier numéro on avait commencé à discuter là-dessus. Je pensais que l'appel serait vraiment sur les diversités sexuelles mais John et Jackson voulaient vraiment parler de cette marginalisation au sein même de la communauté. Mais j'espère bien que l'année prochaine, parce qu'on est en train d'essayer de faire un planning pour l'année prochaine, c'est quelque chose qu'on n'a jamais fait, un planning pour l'année avec les thèmes, j’espère que ce sera l'un des thèmes. Parce que ça m'intéresse énormément, non seulement les sexualités mais aussi le langage même. Quand on utilise cette appellation gay, lesbienne bisexuelle, trans, surtout trans, en Afrique, qu'est ce que cela pose comme problèmes? On veut vraiment engager des contributeurs à questionner ces appellations : est-ce que ça nous appartient ou ça nous appartient pas? Comment est-ce que cela contribue au discours comme quoi l'homosexualité a été une importation de l'Occident? Donc certainement avoir un numéro qui traite ces deux questions-là : le langage et les sexualités. Ça sera très intéressant. On a besoin d'en parler et j’espère que Q-zine pourra aborder ces questions-là.

Mais d'un autre côté on essaie aussi de ne pas trop, je ne vais pas dire effrayer - mais intimider serait le mot juste - les contributeurs et les lecteurs. Parfois quand on a un thème qui semble être trop sérieux les gens semblent douter de leurs capacités à apporter quelque chose de pertinent. C'est aussi jongler, savoir comment présenter un sujet sans vraiment faire appel à des académiques ou à des gens qui sont professionnels dans ce milieu-là, qui vont écrire des articles que tout le monde ne pourra pas comprendre. Donc c'est un jeu de jongler, trouver le juste milieu, d'écrire un appel à contribution qui résonne partout pour tous. Mais je suis vraiment  impatiente qu'on aborde ces questions de langage et des diversités sexuelles en Afrique.

Il y avait déjà eu un article de Charles Gueboguo sur différentes dénominations dans différents endroits, si je ne me trompe pas?

M. A. : Oui Charles avait écrit un article, je pense que c’était le 2ème numéro, qui s'intitulait « Comment nommer l'homosexualité en Afrique francophone? », quelque chose comme ça ; qui regardait comment la communauté que ce soit au Cameroun, je pense qu'il a parlé du Sénégal aussi, du Burkina, comment les gens s’appelaient. C'est très très intéressant.

On a besoin de partager et de ne pas partager parce que ce sont aussi des codes ; on peut être en public et puis parler de ça sans que les gens ne sachent de quoi on parle. Mais il y a aussi de besoin de sortir ces appellations-là en dehors de la communauté et donc comment le faire? Quand on parle de la thématique LGBTI c'est toujours assez difficile parce qu'on veut partager des choses mais on ne veut pas faire découvrir, on ne veut pas exposer inutilement aussi les communautés. C'est une balance assez difficile à trouver. Mais l'article de Charles était très très intéressant. Il regardait... au Sénégal ou en Côte d'Ivoire - moi je suis née à Abidjan - je ne sais pas les appellations combien il y en a. On sait à quel point les Ivoiriens sont doués à créer des mots, c'est assez fascinant. Au Cameroun aussi où j' étais au mois de février, les appellations c'est assez intéressant. Je pense  qu'on devrait trouver une façon de partager ça mais aussi sans trop exposer tous nos secrets au grand public. C'est une façon de se protéger parce que les communautés au niveau local créent ces mots-là, ont besoin de créer ces mot-s là pour pouvoir communiquer et généralement en public sans que les gens sachent de quoi on parle. Donc c'est un choix difficile à faire en fait. Quand on veut parler de ça, qu'est ce qu'on peut dire? A quel point on peut donner des détails ?

J'ai cette envie-là de faire un numéro sur tous les points chauds  où les gens se rencontrent. Mais ça serait aussi « exposer » parce que les gens qui sont contre nous lisent les médias, lisent ce qu'on écrit sur nous, autant que nous-mêmes on le fait.

Je donne un exemple de cas malheureux qui vient d'arriver à l'un des membres de notre réseau en Sierra-Leone. Il avait fait un entretien aux États-Unis avec sa photo et tout. Je ne sais pas, peut-être qu'il pensait que ça serait publié aux États-Unis et que personne ne le verrait en Sierra-Leone. Et malheureusement au mois de mai il y a un journaliste sierra-leonais qui a trouvé l'article, et ce que son journal a fait c'est qu'ils ont imprimé textuellement l'article avec la photo du jeune homme sur la couverture. Donc ce que ça a provoqué c'est qu'il s'est fait agressé et tabassé. Donc résultat ils sont tous les trois en exil en ce moment et ils pourront peut-être ne plus retourner dans leur pays. Donc c'est assez complexe le monde dans lequel on vit. Même si on a cette envie de partager des informations, il y a aussi les gens qui peuvent prendre ces informations et les utiliser contre nous.

Tu vis en partie à Oakland. Est-ce que tu as une idée de la façon dont Q-zine est perçu par des noirs américain-e-s, LGBTI ou pas ? Est-ce que ça les intéresse? Est-ce que tu penses que  ça peut affecter leur regard sur la communauté LGBTI d'Afrique?

M. A. : Je suis en effet à Oakland  qui était majoritairement une ville noire mais ceci n'est plus le cas malheureusement. Être à Oakland parfois ça m'étonne, je m'y repose de l'activisme. C'est assez complexe déjà d'être ici ; je suis africaine je ne suis pas afro-américaine, donc la relation que les noirs américains ont avec les africains est assez complexe et parfois assez tendue. Dans la communauté LGBTI noire il y a tellement de politiques, tellement de « boites » qui se créent, moi ça me dérange donc du coup je me tiens à l'écart. On a quelques partenaires ; on a ces partenaires qui s’appellent Brown Boi Project4 c'est une organisation de femmes d’apparence masculine qui a été formée à Oakland au même moment où QAYN a été formé aussi et qui nous supporte vraiment. Je fais aussi en sorte d'avoir au moins une contribution venant d'un ou une américain-e noir-e dans chaque numéro. Par exemple, le portrait de l'artiste Corinna Nicole5 dans le dernier numéro. Corinna est mixte, moitié allemande-moitié afro-américaine et son portrait a été rédigé par une amie, Tai, qui est kenyane/afro-américaine. Pour moi c'est des deux côtés qu'est l'Afrique ; il faut apprendre un peu sur les américains et puis vice-versa. Mais je dirai que quand on vit en Amérique, l'Amérique c'est le pays le plus puissant du monde donc la majorité des américains n'ont pas d’intérêt à avoir un regard extérieur, ça c'est la triste réalité. Donc ça fait que les activistes LGBTI africains en savent plus sur ce qui se passe dans le mouvement LGBTI américain que le contraire. Mais pour nous avoir au moins une contribution d'un-e noir-e américain-e dans chaque numéro ça se fait naturellement. Peut-être parce que j'habite les deux continents et que j'essaie vraiment de faire en sorte d'avoir ce genre d'échanges-là, de partenariats avec d'autres parties du monde pour vraiment étendre notre vision et faire des échanges. L’Afrique a toujours eu des échanges, bons ou mauvais ça c'est une autre question, mais voilà on essaie de faire la même chose avec Q-Zine.

Mais ce n'est pas facile d'être une personne LGBTI noire aux États-Unis. La communauté a vraiment beaucoup de problèmes donc les gens sont... je ne vais pas dire qu'ils ont la même expérience que l'Afrique mais je ne dirai pas que la vie est rose ici. La pauvreté et puis les agressions c'est très très courant dans la communauté, mais ils ne sont pas trop au courant de ce qui se passe en Afrique.

Et est-ce que tu as des échanges avec des africain-e-s aux États-Unis hors de la communauté, avec qui tu aurais l'occasion de discuter de questions LGBTI?

M. A. : Personnellement très peu parce que les africain·e·s sont quasiment tou·te·s à New-York on dira, et moi je suis sur la Côte ouest. J'ai pas vraiment beaucoup de connexions avec des africains. J'ai quand même quelques ami-e-s très proches qui sont d'origine africaine. Je me rappelle de ma meilleure amie qui était très très choquée quand j'ai fait mon coming out et qui disait «mais y a pas d'homosexuel-le-s en Afrique ». C'est une femme très très cultivée et tout, qui a vécu dans le monde entier, et j'ai commencé à lui faire lire des choses. Elle a commencé à comprendre et par la suite elle est devenue mon accompagnatrice à chaque fois que j'allais en boite et que je ne voulais pas y aller toute seule, je la trainais avec moi...

Mais c'est pareil en fait avec mes ami-e-s qui sont à New-York et autres, les gens ramènent les mêmes mentalités qu'ils avaient en Afrique où ils vont. Après avoir vécu en France et puis maintenant ici, l'homophobie est là. Donc ça fait que même les personnes africaines  LGBTI qui vivent aux États-Unis j'en connais qui ne sont pas out, parce qu'ils vivent dans des communautés où ils savent très bien que les gens ne vont pas les accepter. J'ai travaillé avec des gens qui n'arrivaient même pas à prononcer le mot « lesbienne », qui sont africain-e-s très très éduqué-e-s et tout mais qui n'arrivent pas à comprendre. « Oh non mais chez moi y a pas d'homosexuel·le·s ». Ça fait même que les relations de travail en ont pâti un tout petit peu. Tu sais que la personne garde toujours cette distance-là avec toi, elle ne veut pas te toucher pensant peut-être que tu vas la contaminer ou autre. C'est la même chose ici et même en Europe je sais que la communauté africaine dans la diaspora elle reste homophobe malheureusement.

Est-ce que toi ou Q-zine dans l'ensemble vous avez des envies qui pourraient vous pousser vers d'autres formats?

M. A. : Je dirai que l'audio nous conviendrait plus parce qu'on a toujours cette question d'anonymat. Les gens sont très très nerveux dès qu'on a une caméra ou qu'on veut enregistrer, on comprend pourquoi. On a eu cette ambition-là, on voulait vraiment mettre des vidéos sur le site. On voulait mettre des témoignages audio pour que ce soit vraiment beaucoup plus interactif  mais on a du mal a avoir des contributions. Je pense que l'écrit c'est beaucoup plus anonyme donc les gens se sentent beaucoup plus en sécurité en écrivant.

Mais de toute façon nos ambitions sont plus grandes que nos moyens. On va pas à pas et comme cette année on veut vraiment aussi réfléchir à la durabilité du projet, les formes que ça peut prendre, le genre de partenariats qu'on peut avoir ; on est en train de réfléchir car on voudrait faire quelque chose qui dure et donc si on a besoin de changer de format, comment ça peut se faire, etc. Ça ce sont des questions auxquelles on doit répondre. Mais on a vraiment des ambitions ; même si on n'en réalise que la moitié ce sera extraordinaire. On verra, l'avenir nous dira.

Un mot de la fin?

M. A. : En parlant toujours des francophones dans la diaspora, on aimerait vraiment les entendre plus. On aimerait vraiment qu'ils puissent connaitre Q-zine, savoir que cette plateforme-là existe et on aimerait vraiment savoir comment c'est d'être LGBT en France. Ou que ce soit en Italie ou partout en Europe. Il faut avoir cet échange-là. Les gens cherchent beaucoup à aller, pas que les personnes LGBT mais même les africain-e-s en général,  en Europe. Mais ce serait bien d'entendre, de connaitre un peu plus la réalité pour pouvoir au moins éduquer les gens qui aspirent à immigrer et pour savoir comment les personnes LGBT vivent là-bas. Et aussi, en parlant de la diaspora africaine, quel est son regard sur la question LGBTI ; je suis vraiment intéressée. Je lisais et puis je suivais tout ce qui se passait en France  avec les manifs autour du mariage. Je ne sais même pas si j'ai vu peut-être deux trois peaux noires dans toutes ces foules-là. C'est pour savoir comment les gens vivent ces choses-là. Est-ce qu'ils vivent aussi cachés qu'on l'est en Afrique? Ou sinon quels lieux existent par exemple pour les gays et lesbiennes en France, à Paris, par exemple? Donc voilà ce serait très très intéressant d'entendre la diaspora et de la voir s'intéresser à Q-Zine.

Entretien réalisé le 24 juillet 2013. Nous remercions beaucoup Mariam et toute l'équipe de Q-zine : Force et amour !
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QAYN/ Le réseau des jeunes LGBTI d'Afrique de L'ouest : http://www.qayn-center.org/

 

  1. QAYN est la première organisation régionale LGBTQ dirigée par des  lesbiennes en Afrique de l'Ouest. Son but est de faciliter la mise en réseau de jeunes militants LGBT et le renforcement de leurs mouvements. []
  2. en République Démocratique du Congo []
  3. Behind the Mask était un média anglophone en ligne couvrant les questions LGBTI en Afrique. Le site se situait à cette adresse http://www.mask.org.za/ mais il n'est plus en activité aujourd’hui. []
  4. http://www.brownboiproject.org/ []
  5. Son site d'artiste : http://www.corinna-nicole.com/ []