
Beale Street est la rencontre d’esthétiques, d’intelligences, de sensibilités fortes au service d’un film sans concession contre la prison et la machine à criminaliser les hommes noirs, une histoire d’amour aussi et un récit de luttes menées sans répit par des femmes noires. Les images sont d’une beauté admirable et Barry Jenkins, dans ce 3e long métrage, joue avec une maestria expressionniste rare qui sublime le talent narratif de Baldwin. Le film est aussi porté par des acteurs exceptionnels, notamment par KiKi Layne/Tish valeureuse combattante révélée par le drame. Mille émotions traversent les personnages irréductibles, complexes, rêveurs persistants. Et c’est toute une humanité noire qui interpelle par des face-à-face puissants, gros plans sur le visage, yeux dans les yeux avec nous-mêmes, avec quiconque osera soutenir ces regards caméra adressés au monde. L’histoire est banale, l’amour est grand et le récit est magnifique. Lire →