Télécharger l’épisode 100 : cliquez ici
En langue malgache, la prison se nomme « tranomaizina », littéralement la maison sombre. Jean a été incarcéré 2 mois et 6 jours début 2022, dans une petite ville du Sud de Madagascar. Il raconte. Dénutrition des détenus, conditions d’hygiène catastrophiques, toute puissance des surveillants. Il évoque aussi les motifs arbitraires de placement en détention, l’incarcération des mineurs, et l’existence de l’enfermement à vie. Il est également question de l’organisation sociale au sein de la prison, de la division du travail, et de l’importance de la proximité géographique de la famille.
Jean est l’oncle d’une Cases Rebelles. Il a aimablement accepté de témoigner pour notre podcast, en présence d’autres membres de sa famille. Vous entendrez donc plusieurs voix s’exprimer ici, à ses côtés. Le ton oscille : sérieux, poignant parfois détaché jusqu’aux rires, pour ce retour sur une expérience douloureuse, qui a marqué ses proches, même si ce n’était pas la première fois malheureusement qu’un membre de la famille se retrouvait en prison.
Cet épisode est notre 100e. Depuis le lancement en mai 2010 de notre webradio, comme on l’appelait à l’époque, le son de Cases Rebelles a traversé les contrées de la pensée, l’imaginaire et les résistances portées par les histoires et cultures noires. Depuis l’écho originel d’un premier podcast noir en territoire hexagonal, c’est en chroniques, interviews, musique et assemblages sonores que nos voix collectives et celles de nos complices d’un jour vous ont conté mille rêves, mille révoltes et mille petites manières de refus de la suprématie blanche et de toutes les dominations. Nous sommes toujours là, et notre histoire continue de s’écrire au présent. Gratitude infinie à toutes les personnes qui l’ont écrite avec nous jusque là.
MUSIQUE:
Lala Njava « Kabary Seza »
Teta « Vetso Vetso »
Nous remercions infiniment Jean d’avoir bien voulu partager son récit et cette expérience difficile. Merci également à sa famille, à l’amour inébranlable qui existe et circule entre elleux.
Nos pensées vont aussi à toutes les victimes, à toutes ces vies broyées dans l’engrenage du système carcéral, ainsi qu’à leurs proches. Force et amour. La lutte continue.
(Photo : Prison coloniale d’Analalava)