Épisodes n°101-102 | Josy Saint-Martin, une histoire guadeloupéenne

Publié en Catégorie: HISTOIRES REVOLUTIONNAIRES CARIBEENNES, LES PODCASTS

L’accueil est chaleureux. Le ton est doux. La narration est précise, drôle, bienveillante, la voix claire, toujours habitée par les braises de l’histoire, le feu d’événements parfois vieux de plus d’un demi-siècle. Il y a quelques mois, au Lamentin, dans le Nord Basse-Terre de la Guadeloupe, dans ce coin du pays marqué par les mouvements ouvriers déterminants des années 70, Josy SAINT-MARTIN nous a fait le plaisir de recevoir l’une d’entre nous. Ce n’est pas souvent que l’on rencontre une militante qui porte en elle la mémoire de tant de luttes qui ont façonné la Guadeloupe.
Native de Capesterre, enfant sous la municipalité communiste de Lacavé, étudiante investie dans la célèbre section bordelaise de l’AGEG (Association générale des étudiants guadeloupéens), Josy a fait sa formation politique et ses premières armes dans une période marquée par le massacre de Mé 67. Puis les années 70 l’ont vue participer, aux côtés de camarades de lutte comme Sonny Rupaire et Louis Théodore (alors dans la clandestinité et connus sous les noms de Camarade Max et Camarade Jean), au mythique travail de terrain mené auprès des paysans pauvres et des ouvriers agricoles qui donnera naissance au syndicalisme de combat en Guadeloupe, incarné dans l’UTA (Union des Travailleurs Agricoles), l’UPG, etc. Ce n’est pas un hasard si on retrouve plus tard celle qui fut maintes fois au rendez-vous de l’histoire bouillonnante de la Guadeloupe à la fondation du SGEG (Syndicat Général de l’Éducation en Guadeloupe). Profondément impliquée dans les luttes du monde agricole, assidue des koudmen, Josy, l’enseignante, a également ferraillé contre les violences et les impasses de l’école coloniale ; le rêve d’une autre école, véritablement guadeloupéenne, chevillé au corps.
Aujourd’hui, à 76 ans révolus, retraitée, Josy n’en conserve pas moins un enthousiasme qui semble inaltéré pour l’engagement politique. Qu’il s’agisse des conditions de vie, d’écologie, d’éducation, elle continue de donner de son temps, son expérience et sa détermination.
C’est deux épisodes qu’il nous a fallu pour être à la hauteur de son témoignage, de ses analyses et de son retour sur son parcours impressionnant. Et c’est avec beaucoup d’émotion – vous vous en douterez – que nous vous proposons de les découvrir. Bonne écoute !

Première partie :

      Épisode 101

Télécharger l’épisode 101 : cliquez ici

Seconde partie :

      Épisode 102

Télécharger l’épisode 102 : cliquez ici

MUSIQUE  | Épisode 101 :
Beber Siko « Zeb’ a bon dié la »
Robert Loyson « Kann à la richès »

MUSIQUE  | Épisode 102 :
Esnard Boisdur et son groupe Katel « Défencè »
Mario Canonge « Madikera »

Nous remercions infiniment Josy pour sa gentillesse et l’accueil chaleureux.

Extraits de :
La Machette et le Marteau, documentaire de Gaby Glissant (1975)
Camarade Jean, documentaire de Franck Salin (2020)
– Inter actualités de 20h du 19 février 1968

Lectures d’extraits :
– Journal Lékòl bis et du journal Lékòl (Lékòl bis renommé).
– Tract rédigé par le Père Céleste au moment du lancement de sa grève de la faim en 1975.

Vocabulaire :
AGEG : Association Générale des Étudiants Guadeloupéens fondée en 1928.
FEANF : Fédération des étudiants d’Afrique noire en France fondée en 1950.
GONG : Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe fondé en 1963.
Koudmen : système d’entraide collective dans le cadre des tâches agricoles.
Lakou Ti Filawo : Jardin d’enfant situé à Trois-Rivières.
UNEEG : Union Nationale des Élèves et Étudiants Guadeloupéens née en 1979.
UPG : Union des Producteurs Agricoles de la Guadeloupe, syndicat fondé en 1972 et désignant initialement l’Union des Paysans Pauvres de la Guadeloupe.
UTA : Union des Travailleurs Agricoles, syndicat né en 1970.
SGEG : Syndicat Général de l’Éducation en Guadeloupe, né en 1976.
SPEG : Syndicat des Personnels de l’Éducation en Guadeloupe. Il s’agit du SGEG renommé lors de sa fusion avec le SIPAG en 1984.

(Photo : @CasesRebelles, avec l’aimable autorisation de Josy Saint-Martin.)

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