Zandashé Brown : dire les expériences noires au travers du film d’horreur

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ENTRETIEN

Zandashé Brown : dire les expériences noires au travers du film d'horreur

Diseuse d'histoires, réalisatrice, native de Louisiane et fan de film d'horreur, Zandashé Brown explore les possibilités du genre pour remettre au centre les expériences noires, les femmes noires ainsi que les thématiques de la souffrance mentale et du trauma transgénérationnel.

Bloods runs down, by Zandashé Brown

Par Cases Rebelles

Avril 2020

C'est au travers de Blood Runs Down (2018), court-métrage d'horreur d'une beauté et d'une profondeur saisissantes, narrant les peurs d'une petite fille noire et sa relation complexe avec sa mère en souffrance mentale, que nous avons découvert Zandashé Brown. Auteure et réalisatrice, avec trois films à son actif1 et un quatrième en court d'écriture, elle privilégie le genre du film d'horreur pour raconter des histoires, à partir de ses souvenirs d'enfance et de son regard sur le Sud des États-Unis. Dans cet entretien, elle nous parle de son affection pour l'univers particulier du Sud, des enfances noires,  de la transmission entre femmes noires, des problématiques de la souffrance mentale et du trauma transgénérationnel, au centre de son travail. On aborde également avec elle la question des noir.es dans les films d'horreur et le potentiel créatif et libérateur qui existe quand une réalisatrice noire s'en saisit.

 Comment aimerais-tu te présenter ?

Je m’appelle Zandashé Brown, je suis écrivaine, réalisatrice, originaire de Rosedale en Louisiane. Je fais des films de genre avec un goût tout particulier pour le genre southern gothic noir. Je vis actuellement à la Nouvelle-Orléans, ce qui informe énormément mon travail, tout autant - je pense - que le fait de venir d’un endroit rural du Sud. Ça imprègne beaucoup des choses auxquelles je m’intéresse.

Peux-tu nous parler un peu plus de ton lien singulier avec la Louisiane, de l’inspiration artistique et narrative que tu puises dans cet endroit?

Bien sûr ! Je suis tellement attachée à la Louisiane, au Sud américain ; je ne pense pas que je serais la diseuse d’histoires que je suis sans ça. J’ai l’impression que la Louisiane ne ressemble à aucun autre endroit au monde, particulièrement en ce qui concerne la Nouvelle Orléans qui a un héritage si riche, historiquement et culturellement. Beaucoup de gens disent que c’est « la ville caribéenne la plus au nord » parce qu'on parle beaucoup des influences françaises, espagnoles mais il y a aussi une très forte influence afro-caribéenne. Toutes ces choses m’affectent.
J’ai toujours été attirée par cette sorte de spiritualité, de mysticisme qu’a la vie dans le Sud. Et tu sais, quand on parle des similarités entre les spiritualités, les religions de la diaspora africaine, je pense qu’on met souvent de côté le christianisme noir baptiste du Sud et combien ces pratiques-là ressemblent à la santeria ou au candomblé, toutes ces pratiques que nous avons ici et qui appartiennent littéralement à l’univers magique noir. Dans une église noire, si quelqu’un traverse quelque chose de difficile et a besoin de prières, les femmes de l’église viennent et posent les mains sur cette personne. Selon moi ce sont des moments rituels comme ceux-là qui ancrent la Louisiane et les femmes noires de Louisiane dans ces pratiques magiques pour ainsi dire de notre diaspora. Ça a donc été quelque chose que je voulais explorer dans Blood runs down, et que j’ai davantage envie d’explorer dans d’autres films. Et l’histoire est tellement présente… Je pense qu’elle est préservée en Louisiane comme nulle part ailleurs aux États-Unis ; il suffit de marcher dans les environs et tu as le passé à l’esprit parce qu’il est tout autour de toi. Même dans le Quartier français, où je vivais, il y avait une règle, tu vois, selon laquelle tu ne peux pas changer l’aspect des maisons, la couleur des peintures ou quoi que soit d’autre ; tout a plus ou moins la même apparence qu’il y a des centaines d’années. Certain.es qualifient la Louisiane d’ «entêtée » parce qu'elle refuse de changer ces choses-là, qu’il s’agisse de l’architecture ou de la cuisine, mais c’est justement une chose que j’apprécie beaucoup dans le fait d’être ici. Si j'y réfléchis bien, toutes les histoires que je veux ou voudrais écrire ou raconter se situent dans le cadre de ce que la Louisiane peut offrir, parce que je pense que nos histoires peuvent encore… être « utiles ».

Zandashé Brown sur un tournage
Zandashé Brown sur un tournage
Qu’est-ce qui t’a menée au cinéma, comment es-tu devenue réalisatrice ?

Je crois que c’est ma mère qui m’a menée au cinéma, mais je pense qu’avant d’être réalisatrice j’ai d’abord été une diseuse d’histoires. Indéniablement j'étais quelqu'un qui écrivait et je me disais que quand je serais grande je voudrais écrire des livres. En primaire j’écrivais des nouvelles entre les devoirs, je prenais une feuille blanche sur laquelle je dessinais une couverture, j’agrafais le tout ensemble et faisais ensuite circuler ces petits livres parmi les élèves de ma classe. Plus tard, j'avais l'habitude de taper mes histoires à l’ordinateur et je m’étais fixée comme but, tu vois, d'auto-éditer mes livres lorsque j'aurais quinze ans. J’ai donc toujours été ambitieuse quant à l’écriture et finalement je n’ai jamais auto-édité mes livres arrivée à l’âge de quinze ans (rires). Mais avant d’entrer au lycée, j’avais tout de même développé cette tradition avec ma mère d’aller dans des vidéo-clubs comme Blockbuster - à l’époque où ça existait encore. Ma mère louait toujours un film d’action et un film d’horreur. Moi je prenais n’importe quoi du genre dessin animé comme Sailor Moon ; les films d’action ça n’était pas mon truc, mais je regardais toujours le film d’horreur, quel qu’il soit. J’ai donc grandi avec du Wes Craven et du John Carpenter beaucoup plus qu’avec du Disney. Je crois même que je n’ai pas vu Le Roi Lion avant l’âge de quinze ou seize ans – j’ai dû rattraper mon retard de ce côté-là ensuite. Lorsque je suis arrivée au lycée et que j’ai commencé à expérimenter la réalisation de film, je me suis aperçue que toutes les histoires que j’avais inventées, tout ce que j’avais écrit auparavant, je l’avais imaginé comme s’il s’agissait de films. Je n’avais alors aucune idée de ce que je pourrais faire d’autre, personne n’a eu d’objection à ce que j’aille étudier le cinéma à la fac donc je l’ai pris comme une permission d’aller voir ce que ça pourrait donner. Et aujourd’hui je ne me vois pas ne pas faire de films.

 Est-ce que tu continues d’écrire ?

Oui, tout à fait, j’écris toujours, et c'est compliqué ! Je travaille sur mon premier scénario de long-métrage. C’est tellement enrichissant et formateur ; j’ai appris beaucoup de choses sur moi dans ce processus parce que ça fait maintenant plus d’un an et je n’en suis qu’à une ébauche. L’histoire emprunte thématiquement des éléments que j’ai essayé de représenter dans Blood Runs Down, mais le tout compose une histoire différente : c’est toujours une histoire de maternité et de matriarches, c’est basé sur mon propre vécu, celui d’avoir grandi avec et de s’être occupé d’une mère touchée par la souffrance mentale, sur la manière dont les dynamiques mère/fille sont, disons déformées à cause de ça, ainsi que sur le trauma transgénérationnel, la question de l’héritage. Ça me semble être quelque chose de spécifique à la Louisiane, mais c’est aussi plus large. L’écriture est donc le processus le plus épineux pour moi en ce moment mais c’est aussi le plus gratifiant.

Blood Runs Down, by Zandashé Brown (photo © Zac Manuel)
Blood Runs Down, de Zandashé Brown (2018, photo © Zac Manuel)
On a adoré Blood Runs Down : l’ambiance y est à la fois sérieuse, émouvante et terrifiante, on était très touchées par le personnage de la petite Ana, par la détresse de la mère, sa transformation en quelque sorte et ce qu'elle génère comme peurs chez la fillette. L'univers intime, aimant qui bascule dans quelque chose d’horrible et d’oppressant nous a aussi perturbées bien après que le film soit terminé. Est-ce que tu peux nous parler de ce premier court métrage : comment t’est venue l’idée, quelle était tes intentions narratives et esthétiques ?

Pour approfondir ce que je disais auparavant, ça vient de mon vécu. Comme je disais, j’étais très proche de ma mère. Quand j’étais au lycée, elle a fait une dépression nerveuse qui nous a en quelque sorte un peu tou.tes séparé.es dans notre famille, mes frères et sœurs et moi. On ne l’a pas vue pendant environ cinq ans parce qu’elle s’isolait dans une pièce de la maison de ma grand-mère. Petit à petit chacun.e quittait la maison et tout à coup je me suis retrouvée seule avec ma mère, et ça a duré un certain temps. Je n’étais encore qu’une ado mais globalement je vivais seule sans aucun cadre, parce que ma mère était encore dans un état de stress émotionnel : elle se plaignait de voir et d’entendre des choses, elle chantait, elle était encore dans son propre monde. Donc durant les cinq années pendant lesquelles je ne l’ai pas vue, je suis partie à l’université et j’ai commencé à écrire sur cette partie de ma vie, à repenser à beaucoup de choses la concernant et j’ai comme fait le deuil – ma mère m’a eu alors qu’elle était très jeune – le deuil de ce qui pourrait advenir d’autre pour elle. En gros je pense que c’était tout, et j’ai accepté que je ne la reverrais pas forcément. Donc il y a beaucoup de moi dans le personnage d’Ana qui premièrement, essaie de se réconcilier avec les souvenirs qu’elle se repasse en boucle dans sa tête et deuxièmement, se met au défi de les voir tels qu’ils sont en réalité. Je pense que quand quelqu’un a joué un rôle aussi important dans votre vie, c’est facile de l’idolâtrer et cette idolâtrie peut parfois nous faire plus de mal que de bien. Alors oui, c’est ce que je voulais vraiment donner à voir, ça et la manière dont la souffrance mentale se transmet : j’ai beaucoup pensé à ma mère, ma grand-mère, son histoire, à combien je ne voulais pas la transmettre moi-même à mes enfants, à comment je pouvais casser ce schéma. Finalement, j’ai sans doute travaillé sur cinq versions différentes de cette histoire avant d’arriver à ce que Blood Runs Down est. Et oui, c’était mon premier film (rires) !

Dans une interview avec Miniflix, tu cites Monsters de Jennifer Kent comme référence. À mon sens, le rapprochement de ce film avec Blood Runs Down met en perspective ce que serait une enfance protégée pour les filles noires, et la question des ressources  à la fois historiques et collectives des mères noires pour aimer leur(s) enfant(s). L’esclavage a détruit la famille noire, et avec la destruction des liens, la violence terrifiante infligée aux corps, la souffrance mentale provoquée et le trauma transgénérationnel engendré, protéger ses enfants et les aimer apparaissent comme des actes de résistance et de survie...

Je ne m’imagine pas créer des histoires qui ne concerneraient pas les enfants ou les jeunes. Je ne sais pas si ça vient de ma propre enfance ou du fait que j’écrive autant à partir de souvenirs. Et mon enfance est une chose à laquelle je réfléchis beaucoup : ça a été une période tellement fondamentale dans ma vie. J'aimerais qu'il y ait plus de films qui se penchent sur les peurs et le vécu des jeunes noir.es, en particulier des filles noires. La jeune fille noire fan de films d’horreur que j'étais ne retrouvais ni ses peurs ni ses expériences à l'écran, mais je savais qu'elles étaient bien plus terribles que ce qu'on me montrait. Ce que je veux dire c’est que c'est parfois terrifiant d’être une femme noire en Amérique... c’est terrifiant d’être une femme noire partout ! Et c'est une réalité effroyable qui présente un immense potentiel cinématographique ; ça me pousse à me demander pourquoi les femmes noires n’ont pas toujours été les protagonistes principales d’un genre comme l’horreur. Oui, ça m’intéresse vraiment et pas seulement comme une représentation du trauma et de la douleur ; je m’intéresse à ce que veut dire guérir pour des filles noires et des femmes noires, et je pense que j'ai toujours essayé d'être aussi attentive aux tragédies qu’elles peuvent vivre qu'à leur guérison. Je pense qu'il y a beaucoup à faire là, il y  a une telle multitude d'expériences noires,  au sein même de ce pays il y en a une kyrielle... mais si on regarde au-delà il y a énormément de choses à filmer, à raconter.

Ce que je voudrais dire aussi, c'est, à mon sens, qu'il est tout à fait possible pour un film d’horreur d’être à la fois beau et horrifiant – et c’est dit par quelqu’un qui a toujours été fan d’horreur. Ce genre peut être bas de gamme, vraiment rater le coche sur plein de sujets. C’est une chose avec laquelle je me débats en tant que réalisatrice qui s’intéresse à l’horreur mais qui raconte des histoires de noir.es sujet.tes à des violences. Des violences contre les corps noirs, contre les noir.es. Je raconte des histoires sur la manière dont nous nous débrouillons avec tout ça : on voit ça en permanence sans même avoir besoin de regarder un film d’horreur. On le voit aux infos, on le voit en ligne, on le voit de nos propres yeux. La question de notre responsabilité de prendre en charge la tragédie noire et le récit de la tragédie noire se pose, c’est certain, mais je pense que l’horreur a la possibilité, la capacité de répondre à la question plus qu’aucun autre genre et ça doit inclure la guérison et la beauté. En tant que descendant.es d’esclaves américain.es, notre culture, la culture noire américaine est si souvent synthétisée dans l'idée qu'il faut « tirer le meilleur parti d'une situation assez catastrophique ». J’ai toujours été témoin de cette lutte, de sa beauté quelque part, et je ne veux pas avoir l’air réac' mais je ne sais pas qui nous serions si nous n'avions pas constamment saisi ces ressources-là pour ensuite les transformer en autre chose.

Blood Runs Down, by Zandashé Brown

Dans son livre Horror noire2 , Robyn Means Coleman expose la manière dont, dans le genre du film d’horreur, les noir.es ont été effacé.es, utilisé.es comme sources de la peur, monstres, supports à la survie de personnages ou héros blanc.hes. Ceci à l’exception de quelques films comme Blacula, La Nuit des Survivants de Romero et plus récemment Get Out... À la présentation d'une avant-première du documentaire Horror noire (2019) de Tananarive Due et Ashlee Blackwell, Lisa Bolekaja citait Isabel Pinedo3 : « Le film d’horreur perturbe le monde de tous les jours, transgresse et outrepasse les frontières, dérange la validité de la réalité, résiste à l’étroitesse narrative, travaille en évoquant la peur. » Que permet, selon toi, le genre du film d'horreur ?

Traditionnellement le rôle des noir.es dans les films d’horreur a tantôt été de servir de parenthèse comique ou d'être le meilleur ami du personnage principal. Ou carrément d'incarner les monstres eux-mêmes. Il y a aussi l’idée que pour démontrer la puissance du monstre il faut d’abord lui faire tuer le personnage noir pour qu’ensuite, lorsque le protagoniste blanc se pointe, ça lui donne d’autant plus de mérite – affronter un monstre qui a été capable de terrasser ce grand homme noir terrifiant et si fort. Ça dit également beaucoup sur la condition de victime et de la façon dont les gens se voient dans les films. Dans les films d’horreur que je fais, je garde vraiment à l’esprit un public d’abord noir, mais j’ai aussi en tête qu’un film d’horreur où le protagoniste est noir c’est très intéressant. Je me souviens lorsque j’ai vu Get Out au cinéma, je me suis dit : «  ça doit être la première fois que dans un public mixte je vois des blanc.hes s’identifier activement à un personnage noir. » Parce que tu n’as pas le choix : il est le protagoniste. ça arrive combien de fois dans la vie réelle ou au cinéma que des personnes qui ne sont pas noires soient obligées d’être en empathie avec un personnage noir et de se mettre vraiment à sa place ? En particulier face à la question du racisme ? Enfin il me semble qu’un grand nombre d’idées peuvent traiter de race, tu n’as pas besoin de faire un film explicitement sur la race ; quand tu fais un film, tu le fais sur une personne, tu racontes l’histoire d’un personnage et s’il est noir, ce vécu-là, ce sera présent. Avec Blood Runs Down, je raconte l’histoire d’une mère et d’une fille qui essaient toutes deux de combler des manques ; ce qu’elles représentent l’une pour l’autre et pour le monde, mais parce qu’elles sont noires, cette expérience-là imprègne tout. Je pense qu’il y a plus à explorer quand les personnages noirs sont au cœur des films d’horreur, donc j’essaie de le faire mais avec une approche plus locale et spécifique : j’explore la peur chez les noir.es du Sud, les noir.es américain.es du Sud.

Une dernière question : peux-tu nous parler de Haint, ton dernier film ?

Haint est quasiment terminé, je voudrais juste refaire quelques plans. Haint est comme une courte suite de Blood Runs Down, mais avec une histoire totalement différente. Ça parle toujours d’une jeune fille qui se heurte à la curiosité et à la peur qu'elle inspire aux adultes qui l’entourent. Elle est  placée chez sa grand-mère qui essaie de la faire baptiser. Elle pense que cela pourrait apaiser le mal mystérieux dont elle souffre ou atténuer son côté étrange. C’est un récit traditionnel, un peu expérimental. On avait aussi en tête des références de spiritual jazz pendant le tournage et au final c’est un film un peu plus court. Du point de vue dramatique ça vient d’un souvenir, un souvenir précis de ma grand-mère qui était continuellement en train de me demander comment j’allais chaque fois que je venais la voir. Au moindre signe d’inquiétude sur mon visage, elle se mettait à croire que j’étais en danger, que quelqu’un me voulait du mal. Donc je devais sans arrêt la convaincre : « non, non, ça va, je vais bien, etc. » Et quand mon petit frère est devenu plus âgé, elle a fait la même chose avec lui et lui allait dans son sens sans parvenir à lui dire que personne ne lui faisait de mal, d’aucune manière. La plupart du temps ce qu'elle s’imaginait c'est qu'on soit victimes d'agressions sexuelles ou de quelque chose du même ordre. Alors je me suis demandée : c'est quoi pour elle de regarder ses petits-enfants et d’avoir cette paranoïa ? Que s'est-il passé dans sa vie ? Par-dessus tout je me demande qui et que voit-elle quand elle nous regarde mais ne nous voit pas. Haint est donc globalement un questionnement qui voyage à travers le corps des enfants pour confronter les adultes à leurs vies. Et ce questionnement voyage à travers l’eau – je sais, c’est une explication bizarre, mais c’est basé sur un souvenir de paranoïa.

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Interview réalisée le 29 mars 2020.
Merci infiniment à Zandashé Brown.

Blood Runs Down from Zandashé Brown on Vimeo.

It’s the night before Ana’s fifth birthday and Elize wants to make sure all is in order to give her daughter the best celebration yet. Invitations have been sent, food has been prepared, and Ana’s last braid is finally secured, meaning it’s time to rest before the big day. Consistently weary from the never-ending job of single motherhood with no outlets for her own care, Elize searches for a place for her own peace and vulnerability. But for women like her, vulnerability comes with a price. When Elize undergoes a frightening transition, Ana must decide between saving her or protecting herself in this haunting account of inheritance, daughterhood, and demons.

  1. dont un film d'études sur les mouvements de protestation consécutifs au meurtre d'Alton STERLING en 2016. []
  2. Horror Noire: Blacks in American Horror Films from the 1890s to Present, 2011 []
  3. de son livre Recreational Terror : Women in the pleasure of horror film viewing []