Les archives de RADIO HAÏTI-INTER en cours de numérisation et déjà écoutables sur le site du projet Radio Haiti- Vwa chanjman.
Radio Haïti-Inter, premye stasyon radyo endepandan an Ayiti, te genyen yon popilarite san parèy pami pèp ayisyen an.
Première station indépendante en Haïti, rachetée à la fin des années 60 par Jean DOMINIQUE, agronome militant devenu journaliste, la radio connait rapidement un essor et une popularité importante dans le pays. Le couple Jean DOMINIQUE et Michèle MONTAS feront de HAÏTI INTER une arme de résistance culturelle, politique et populaire à la dictature des Duvalier, père et fils, et pour la libération d’Haïti.
Ils sont forcés à l’exil aux États-Unis suite à la forte campagne de répression contre les journalistes déclenchée en novembre 1980 Jean-Claude Duvalier.
Tous les journalistes de Radio Haïti furent arrêtés. La plupart ont été emprisonnés et plus tard envoyés en exil aux États-Unis, le Venezuela et le Canada. Certains ont été torturés, comme le directeur de la station Richard Brisson, qui a finalement été exécuté par le régime en 1982. (radiohaitilives.com)
Ils reviendront en Haïti en 1986 à la chute du régime de Baby Doc. Ils remontent la station de radio qui sera de nouveau forcée à fermer en 1991 lors du coup d’État contre Aristide. Le couple connaitra une nouvelle fois l’exil jusqu’en 1994.
Après le retour d’Aristide Radio Haïti-Inter reprend et continue de lutter pour la libération du peuple haïtien, contre l’impérialisme américain, la violence d’État et la corruption. Le 3 avril 2000, Jean Dominique et Jean Claude Louissaint, un employé de la radio, seront assassinés dans un attentat à la radio. Michèle Montas et sa fille, Jan Dominique, continuent à faire tourner la station jusqu’en 2003. Peu de temps auparavant, le 25 décembre 2002 Montas est victime d’une tentative d’assassinat lors de laquelle son garde du corps Maxime Seide est tué. Puis c’est de nouveau l’exil.
En janvier 2014, au terme d’une instruction particulièrement laborieuse et pleine de « rebondissements », seront inculpés 9 personnes dont des proches de Jean Bertrand Aristide et de son parti Fanmi Lavalas pour l’assassinat de Jean Dominique et Jean Claude Louissaint.
Manifestement, avait-elle poursuivi, il y a des intérêts puissants cachés derrière l’assassinat du 3 avril 2000. Les commanditaires du crime qui sont tout-puissants économiquement et politiquement ne vont certainement pas laisser la Justice suivre son cours. (Michelle Montas, 2002)
L’ex sénatrice du parti Fanmi Lavalas Mirlande Libérus Pauvert, exilée aux États-Unis, a été désignée comme « l’auteure intellectuelle » du meurtre de Jean Dominique. Suite à sa demande en récusation des juges, son jugement est toujours en suspend.
L’histoire de Jean Dominique, Michèle Montas et de Radio Haïti-Inter est en partie relatée dans le documentaire Jean Dominique, The Agronomist de Jonathan Demme, sorti en 2003.
Le projet Radio Haïti – Vwa chanjman prévoit la numérisation de toutes les archives de Radio Haïti-Inter, depuis sa création « dans les années 1960 jusqu’à sa fermeture en 2003 », archives données par Michèle Montas à la Rubenstein Library de l’Université de Duke (Caroline du Nord). L’archivage numérique est en cours, et certains enregistrements sont déjà disponibles ( à retrouver également sur le Soundcloud du projet). Sur le site Radio Haïti- Vwa chanjman vous pourrez donc retrouver la présentation du projet, l’historique de la radio et les archives sonores et vidéo, toutes ces pages étant disponibles en créole, anglais et français.
E.H._Cases Rebelles (Septembre 2016)