Nul besoin d’avoir un tambour à portée de mains pour être traversé par l’énergie libératrice des percussions. Il rappelle que, au-delà des concerts et des enregistrements, elles sont partout, même dans l’anodin du quotidien, du cliquetis de nos clés jusqu’à la démarche du passant. Début février, le tanbouyé et maître Ka guadeloupéen Roger RASPAIL a accepté de revenir avec nous sur certains passages de sa trajectoire musicale de presque cinquante ans, jetant de multiples ponts entre les cultures de la diaspora noire. Initié au gwoka par le maître Rudolphe Coppry, biberonné au quadrille et à la biguine dans son enfance capestérienne, il trouvera en Guem, percussionniste nigérien – algérien, un mentor pour le guider dans l’ébullition de la scène parisienne des années 70-80. C’est principalement en tant que sideman et professeur que Roger Raspail choisit d’apporter sa pierre à l’édifice, l’expérimentation comme boussole. Du bèlè au jazz, du zouk au gnawa en passant par la rumba congolaise ou la soul, toujours avec générosité, et une soif inextinguible de découverte, il décompose et recompose inlassablement sa grammaire sonore caribéenne, qu’il continue de mettre au service des ancienn⋅e⋅s compagnon⋅es de route, mais aussi d’une nouvelle génération de musicien⋅ne⋅s soucieuse de découvrir et préserver l’héritage de celleux qui les ont précédé⋅e⋅s. Bonne écoute !
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MUSIQUE :
Roger Raspail « Missié Wojé là »
Pierre Akendengue « Awana W’Africa »
Anthony Joseph « Mano A Mano »
Hasna El Becharia « Hakmet lakdar »
On remercie infiniment Roger Raspail pour sa gentillesse, sa disponibilité et pour ce généreux partage.