« Nèg mové sijé, sé nou. » En mémoire de Sonny Rupaire.

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C’est avec émotion que nous rendons ici hommage au guadeloupéen Sonny Rupaire, poète et militant décédé à 51 ans le 25 Février 1991. Sonny  alias Soni Ripè alias Kanmarad Max fut un extraordinaire poète-combattant : anti-impérialiste de l’Algérie à Cuba, indépendantiste guadeloupéen, syndicaliste, ardent défenseur de la langue créole et de la culture antillaise. Ce poète de luttes, proche du peuple, plein de beauté et de colère, a donné à la Gwadloup, en plus de ses textes magnifiques, une bonne part de sa vie, dans la lutte politique : pour la construction de forces radicales et indépendantes, pour l’auto-défense du peuple et la libération nationale.

LES DAMEURS

Frappez, nègres, frappez, au rythme de vos cœurs,
sur les lourds pavés gris, au rythme de la haine
frappez toujours, cachez la peine,
cachez la peur à vos géreurs.
Gardez le front baissé pauvres têtes crépues,
creusez le long chemin sous l’aride soleil,
pas de repos, pas de sommeil,
souffrez dans vos poitrines nues.
Ne soyez pas jaloux, n’enviez jamais personne,
l’âne a son bât, le bœuf son joug, le chien ses os,
le chat on caresse son dos,
tant pis, c’est le fouet qu’on vous donne.
Pavez sous le soleil cet horrible calvaire
pendant que vos femmes, vos enfants à leur cou,
gémissent et pleurent pour vous
aux genoux du géreur sévère
Frappe bourreau, mais frappe encore, frappe plus fort,
dans ce sang qui jaillit assouvis donc ta rage,
frappe ces dos meurtris, frappe toujours sauvage,
frappe cet épiderme ; écorche-lui le corps.
N’y a-t-il pas assez pour venger ton argent ?
non ? Prends-lui ses amours, vole lui sa compagne ;
s’il s’enfuit, lâche-lui à travers la campagne
tes chiens, dogues bavant assoiffés de son sang !
Nègre, esclave, dameur, entends-tu dans le vent
cette voix qui te dit de garder l’espérance ?

Sonny Rupaire est né le 7 novembre 1940 à Pointe-à-Pitre1. Il perd sa mère à 7 ans, blessure qui le marquera durablement. Il fait ses études secondaires au Lycée Carnot. Il devient célèbre pour ses poèmes comme « Les Dameurs », texte qui marquera élèves et professeurs. À cette époque il fait déjà preuve d’un esprit anti-autoritaire et contestataire qu’il formule dans des écrits tracts et aussi lors de mobilisations lycéennes en 1957 au sein de groupe comme La Flamme ou Les Potaches. En 1958 il est récompensé pour la première fois aux Jeux floraux de la Guadeloupe avec un texte nommé « La guerre est partie avec eux ». Il est de nouveau primé en 1959 et 1960. Il s’y distinguera par son anticonformisme mais rejettera plus tard ces concours qu’il considère comme des « institutions au service des forces rétrogrades »2

1960 sera une année importante avec le 1er congrès de la jeunesse guadeloupéenne organisée à l’initiative de l’AGEG (Association Générale des Étudiants Guadeloupéens) et du CPNJG (Comité Populaire et National de la Jeunesse Guadeloupéenne) :

Pour la première fois des jeunes osent parler du devenir de leur peuple, de la situation internationale, des luttes anticolonialistes qui se déroulent dans le monde3

Diplômé de l’école normale, en 1961 il obtient un poste d’instituteur à Saint-Claude.

Il est clair que dans sa tête, l’acte politique et l’acte pédagogique avaient un enracinement commun. (( Anthony Rupaire, son frère ))

En 1961 toujours, ses convictions le mènent à se soustraire au recrutement pour la guerre d’Algérie. En cela il suit l’appel de l’aîné Frantz Fanon. Sonny dans un texte nommé « Fanon libérateur » dira l’importance de l’engagement pour les jeunes étudiants guadeloupéens. Rupaire ajoute aussi :

J’avais déjà été convoqué deux fois par les RG donc j’étais persuadé qu’on ne m’aurait pas mis dans mon bureau mais plutôt sur une ligne de front. J’ai préféré choisir mon propre front.

Il quitte la Guadeloupe et rejoint, grâce aux réseaux de l’AGEG et du Front Antillo-Guyanais pour l’autonomie, le Maroc en passant par l’Europe de l’Est. Il y rallie avec d’autres antillais un camp d’entraînement militaire, puis se joint à l’ALN, branche armée du FLN algérien. À l’entrainement Sonny, qui a pris comme nom d’armes Makandal, est acharné, infatigable. Là comme ailleurs il continue à écrire. Après l’indépendance en 62, il reste en Algérie, poursuit des études de Lettres puis devient enseignant au lycée de Douera ; l’heure est à la reconstruction et il participe à la mise sur pied d’une politique d’éducation du jeune État algérien. Durant l’exil algérien sa connexion aux luttes guadeloupéennes reste forte : Claude Makouke, membre du GONG explique qu’à la création du Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe, en 1963, Sonny en devint immédiatement un représentant à l’extérieur. En  son absence, en 1963 le tribunal militaire de Bordeaux le condamne pour « insoumission en temps de paix ». À l’époque l’Algérie de Ben Bella est le rendez-vous de tous les révolutionnaires. Sonny y rencontre Nelson Mandela, Amilcar Cabral, Malcolm X, Ben Barka… Après le coup d’État de Houari Boumédiène en juin 1965, l’ambiance pour Sonny n’est plus la même.

Il restera localisé en Algérie jusqu’à la déflagration des événements guadeloupéens de 67, qu’il apprend dans le quotidien El Moudjahid et qui vont lui donner l’élan du départ.

Le 20 mars 1967, aux environs de 9h00, le propriétaire d’un magasin de chaussures « Sans Pareil », un européen nommé Srnsky lâche son berger allemand sur un vieux cordonnier noir handi nommé Balzinc, avec ces mots :
« dis bonjour au nègre ! ». Outrés par l’attaque raciste une centaine de personnes vont se révolter. Le magasin est saccagé, deux véhicules du propriétaire sont incendiés et jetés à la mer. Srnsky échappe de peu au lynchage. Le lendemain, lors d’une nouvelle manifestation le magasin est incendié. Jusqu’au 22 mars Basse-Terre va faire tonner sa colère. À Pointe-à-Pitre, le 23 mars, un attentat frappe un magasin de chaussures appartenant à la même famille.

Rupaire quand il découvre ces évènements écrit Chyen varé mwen :

Chyen varé mwen
Chyen foré-mwen !
Chyen varé mwen
Chyen foré mwen kon nenpòt ki jan férèdchyen
Chyen a zòrèy-la foré mwen

Le chien m’a attaqué.
Le chien s’est jeté sur moi.
Le chien m’a attaqué.
Le chien m’a agressé comme le premier vaurien venu.
Le chien du Blanc m’a agressé. (…)

Chyen Nouyòk
Chyen Bastè
Fwè-mwen
Gay jan yo ka sanm?
Moun-a-sou Nouyòk
Moun-a-sou Pari : yo ka sanm
Nèg Harlèm é nèg Badibou
Ka sanm kon maléré
Sé menm jan-la

Les chiens de New-York
Les chiens de Basse-Terre
Mon frère
Vois comme ils se ressemblent!
Les riches de New-York
Les riches de Paris : ils se ressemblent
Les nègres de Harlem et ceux de Bas-du-Bourg
Se ressemblent comme des pauvres
C’est pareil

Chyen varé nou
Chyen foré nou
Chyen varé nou
Kon nenpòt ki jan férèdchyen
Chyen a zòrèy ka foré nou

Le chien nous a attaqué.
Le chien s’est jeté sur nous.
Le chien nous a attaqué.
Le chien nous a agressé comme les premiers vauriens venus.
Le chien du Blanc nous agresse.

*  *  *

Le deuxième acte se joue en Mai 67 à Pointe-à-Pitre. Une grève des ouvriers du bâtiment qui réclame une hausse des salaires dérisoire provoque trois jours de répression sanglante : sur l’ordre des plus hautes autorités, les gendarmes mobiles, les CRS, assassinent en masse dans les rues et torturent dans les commissariats. Après les massacres de Mai en Guadeloupe Sonny voudrait rentrer lutter au pays et fait aussi un choix d’écriture radical :

Aucun syndicat n’a appelé les ouvriers à se mettre en grève, ils l’ont décidé seuls pour 2% d’augmentation sur leur salaire. Je me suis dit que si le peuple décidait de se mettre debout seul, de se battre avec ses propres moyens, je n’avais plus le droit d’écrire que pour la petite-bourgeoisie. Je décidai alors d’écrire dans la langue de mon peuple en créole.(…) Le dernier texte que j’ai écrit en français c’est « 97-1/5/6/1967 » en hommage au camarades emprisonnés à la prison de Fresnes et celle de la Santé. Quand je pensais aux jeux floraux, aux belles plages … Je voulais rectifier la vision « doudouiste » de la Guadeloupe (…) Je décide d’écrire en créole sur les problèmes de la Guadeloupe.

Sonny et son frère Georges

Le pouvoir colonial va utiliser les massacres pour lancer une chasse contre le GONG qui vise également les journaux la Vérité, le Progrès Social et le CPNJG et d’autre syndicalistes, militants ou simples individus. Certains sont jugés en Guadeloupe et 18 hommes comparaitront à Paris devant la Cour de Sureté de l’État pour « Atteinte à l’intégrité de la sureté nationale », parmi eux George Rupaire, Frère de Sonny.

97-1/5/6/1967
À ceux de Fresnes, de la Santé et de Basse-Terre
(…)
Lorsque bleu-vert-gris
le regard
de celui-qui-crachait-le-feu
a fixé ma rouge paupière
Aïe
ma haine s’est faite pierre
Je jure camarade
pierre
de sang vierge solidifié
Je suis d’une tête de tropique en colère
et mes frères
de Haine sont ailleurs
Asie Afrique et Amérique
à Djibouti
en Algérie
en Martinique
en Indochine
aujourd’hui hier chairs exotiques.(…)

Malgré ce désir imminent et impératif de retour, Sony n’en est pas moins recherché et les conditions de répression ne permettent pas de l’accueillir sans danger. Cuba en revanche lui ouvre grand les bras. Précisons pour l’anecdote que Sonny va faire des détours incroyables pour aller à Cuba qui lui sont imposés par la guerre froide et le fait qu’il est recherché. L’État algérien va lui fournir une pièce unique et hautement symbolique pour voyager : un passeport guadeloupéen. Cuba c’est déjà un début de retour à la maison ; il y retrouve d’autres militants du GONG en formation là-bas depuis 66. Il y reste de novembre 1967 à août 1969, se reconnectant de manière profonde à la Caraïbe, tout en gardant ce mal pays pour la Guadeloupe. A la Havane, il représente l’AGEG à l’Organisation Continentale Latino-Américaine des Étudiants, OCLAE, il fait des liens avec les luttes de libération en Amérique dite latine et il écrit sous le pseudo José Navarro dans la revue de l’OCLAE.

Sonny pour l’OCLAE avec l’Union des Étudiants Syriens

En 1969, il parvient à rentrer clandestinement en Guadeloupe et c’est cette partie de son travail militant qui nous semble la plus fascinante. Aux lendemains de Mai 1967 et du procès des patriotes guadeloupéens, le groupe politique connu sous le nom de GONG va éclater et se scinder essentiellement en deux groupes. Le premier groupe souhaite construire une formation politique révolutionnaire.  L’autre groupe, celui des « démissionnaires du GONG »  souhaite s’engager dans un travail de terrain. Parmi eux, il y a Sonny alias Kanmarad Max.

Un jour d’août 1969, un passeport haïtien en poche, un touriste débarque à l’aéroport du Raizet. Celui-ci se rend en taxi dans un hôtel de Pointe-à-Pitre. Le lendemain il prend la clé des champs. Ce touriste c’était Sonny.
Sous le nom de canmarad max il trouve tout naturellement sa place parmi ceux qui étaient déterminés à poursuivre le combat contre l’exploitation coloniale, convaincus que la solution aux problèmes de la Guadeloupe se trouve à la campagne, chez ceux qui produisent les richesses du pays, principalement les travailleurs agricoles.
Les conditions n’étaient pas faciles puisqu’il fallait faire preuve de vigilance en permanence et changer souvent de lieu d’habitation. Un soir d’avril 1970, il fallait publier un tract. Il n’a pas hésité, avec un autre camarade, à marcher toute la nuit pour se rendre à l’endroit où se trouvait la machine à ronéotyper. Sonny a pu compter sur la discrétion, le soutien actif et la complicité de centaines de Guadeloupéens, simples travailleurs, qui lui ont permis de toucher du doigt la misère et les souffrances de la majorité du peuple et de mieux comprendre la signification, en Guadeloupe, de l’exploitation coloniale.
Par la suite, cinq mois de réunions d’enquête dans les sections de la commune de Sainte-Rose ont aidé Sonny à connaître la situation des travailleurs de la canne.  Au cours de ces réunions, des centaines d’ouvriers agricoles ont échangé sur leurs conditions de vie et de travail dans ce secteur. Le bilan de l’enquête a permis à Sonny et ses camarades de savoir par où commencer et d’avoir une conception nouvelle de la lutte, de la libération nationale. Ils ont compris que le peuple ne luttait pas pour des idées germées dans la tête de quelques individus, mais pour des besoins, des intérêts, des valeurs qui étaient les leurs. D’où la nécessité de partir des réalités de la Guadeloupe, de son histoire, de sa culture pour analyser les problèmes et y apporter des solutions. De l’analyse, des expériences de la lutte du peuple guadeloupéen et des luttes de libération nationale dans le monde, Sonny et ses camarades ont tiré les conclusions suivantes :
– La lutte pour la destruction du rapport d’exploitation coloniale était un processus long, un processus global impliquant les fronts économique, politique, social et culturel, un processus de destruction et de construction.
– Le pouvoir devait se prendre pan par pan.
– La victoire de la lutte de libération nationale exigeait la réalisation de l’unité la plus large possible de toutes les forces patriotiques anticolonialistes. Cette unité ne serait solide que si elle se faisait d’abord à la base et dans l’action.
La mise en application de cette nouvelle stratégie a donné naissance à des syndicats de type nouveau n’ayant aucune affiliation avec des centrales syndicales françaises : l’UTA, l’UPG, l’UGTG et le Syndicat Général de l’Éducation en Guadeloupe dont Sonny a élaboré la charte d’orientation ; elle a donné naissance à des organisations de jeunes : l’UNEEG et BIJENGWA. Elle a conduit aussi à la création d’organisations politiques : le parti des Travailleurs de Guadeloupe et l’Union Populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG) en 1978, dont Sonny a été un des premiers porte-parole.
La mise en application de la nouvelle stratégie a posé en d’autres termes la question culturelle. L’année 1970 a marqué le début d’un nouveau destin pour la langue créole, une nouvelle ère pour la musique guadeloupéenne, le gwo-ka. L’application de la nouvelle conception de la lutte s’est traduite sur le terrain par le développement de la solidarité entre guadeloupéens (koudmen, écoles du soir) et le renforcement de la liaison entre travailleurs manuels et intellectuels. Sonny a participé avec efficacité et perspicacité au travail de terrain et d’analyse qui a conduit à l’élaboration de la nouvelle stratégie de la lutte de libération nationale en Guadeloupe.
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Rupaire, amnistié en 1971, quitte la clandestinité et redevient prof. 1971, c’est aussi l’année de la première édition de son légendaire recueil de poèmes bilingues, Cette igname brisée qu’est ma terre natale, ou Gran parad ti kou baton. En 1975, sa pièce Lan Nuit’ a on som’ambil (La nuit d’un somnambule) est montée par le Théâtre Populaire Martiniquais ; elle a été représentée 16 fois en Guadeloupe et Martinique mais le texte reste à ce jour inédit.

Sonny Rupaire sera aussi très impliqué dans les luttes des personnels de l’Éducation en Guadeloupe. Quand le 12 septembre 1976, plus de 300 personnels de l’éducation créaient le SGEG Syndicat Général de l’Éducation en Guadeloupe, Rupaire en est une des figures emblématiques. Il sera également très impliqué dans des journaux militants comme le mensuel JaKata ou le journal de l’UPLG, Lendépandans, créé en 1984.

Il est mort en Guadeloupe le 25 février 1991. Sa tombe se trouve à Capesterre-Belle-Eau. Sa vie, pleine de grandeur et de modestie, aura été indissociable de sa terre, de la lutte contre la misère, pour la langue créole, et pour l’accession de tous les peuples opprimés à l’auto-détermination. Jamais l’œuvre et l’activisme ne se seront contredits, fusionnant en une même rivière d’audace et de générosité.  A quelqu’un qui le questionnait sur la part de son travail militant et de son travail poétique il avait répondu ceci :

Le problème c’est qu’il faut choisir ou moisir. Il y a trop de choses à faire dans ce pays et il y a trop de gens qui se contentent de « penser bien » mais qui n’agissent pas, qui ne s’engagent pas. Ils sont anticolonialistes mais chez eux. Il y a tellement peu de gens qui s’engagent, que ceux qui le font sont obligés d’être partout à la fois. Donc je suis obligé d’être activiste et poète, de ranger les chaises, d’organiser les meetings et d’écrire… même si j’aurais aimé me concentrer sur autre chose, être moins activiste. Mais faute de combattants…5

Mèsi an lo Soni !

Pour terminer, un poème bref et génial en créole nommé Migan extrait de Gran parad ti kou baton.  :

MIGAN

Kyòkanblòk:
On bon kou chomaj,
Bontibwen poch a tou,
On paket mizè,
0nlo vant plen van.
0n titak vèglaj pou dousi,
Détwa diskou kyolòlò
On zong mépri,
É èvè tousa
On eksétéra zorey a fizi
Paré a pran nou pou kankangnan.

Travayè
kanmarad
jis akitan ou kay makayé migan-lasa ?

M.L. – Cases Rebelles (février 2014)

* * *

Photographies, témoignages et interviews non référencés sont extraits de l’indispensable « Sonny Rupaire, fils inquiet d’une igname brisée« , de Ronald Selbonne, éditions Jasor, 2013.

  1. Il est fréquemment écrit qu’il est né à Capesterre et sa sœur rectifie les choses ici []
  2. Littérature antillaise, Jack Corzani, 1971 []
  3. Georges Rupaire dans Sonny Rupaire, fils inquiet d’une igname brisée, de Ronald Selbonne []
  4. Extrait du Témoignage de Josy Saint Martin et Louis Théodore dans Sonny Rupaire, fils inquiet d’une igname brisée, ouvrage collectif réalisé sous la direction de Ronald Selbonne []
  5. Extrait de Sonny Rupaire, fils inquiet d’une igname brisée, ouvrage collectif réalisé sous la direction de Ronald Selbonne []